Georgette

Aujourd’hui, c’est un grand jour pour Georgette. Elle est tellement contente qu’elle a envie de faire mille galipettes, se promener en bicyclette et jouer de la clarinette. Tout ce bonheur a certainement une raison authentique. Cette raison s’appelle Pierric, un garçon à l’air angélique, mais qui en fait est une personne antipathique et diabolique qui fait le diplomatique pour promouvoir sa vie académique. Tout le monde le sait dans l’école sauf Georgette, qui s’obstine à embrasser sa photo comme si c’était une amulette.

Maintenant elle se prépare pour aller à une buvette. Pierric l’attend pour lui dire une chose secrète. Mais, que peut être cette chose? Georgette n’aime pas les devinettes. Elle préfère rester avec ses idées abstraites. Dans son armoire, elle prend sa meilleure culotte et devant le miroir la petite rigolote se raconte des anecdotes. Sur la porte de l’armoire est accroché un pense-bête. Le rendez-vous est à sept heures. Sept! Mais quel sera le vêtement parfait? Une robe ou la salopette? La salopette, c’est chouette.

En arrivant au bar, avec une ponctualité britannique, Georgette voit l’amour de sa vie et en grelotte. Quand lui la voit, il a l’oeil qui clignote. Elle marche jusq’à lui, s’assoit et commande une blanquette avec des cacahouettes. Ils bavardent, elle s’amuse, il fait le loustic. Un concert acoustique rend la soirée encore plus romantique.

Mais, tout à coup, ce qui était romantique devient dramatique. Pierric met Georgette dans une situation chaotique. Il lui demande d’écrire une lettre à une femme étrangère qu’il a connu durant une promenade nautique. Cela serait comique si ce n’était tragique. Georgette se sent bête. Stupéfaite, elle ne peut pas y croire et fait une crise asthmatique. Mais, quand même, elle dit oui, la pauvre. Qu’est-ce qu’elle peut faire d’autre? Il aime les belles et riches chochottes… Elle préfèrerait être analphabète pourvu qu’elle soit une vedette. À quoi sert d’être polyglotte quand on est boulotte?


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